À quoi ça rime?

Au matin de l’attaque de l’Ukraine, comme beaucoup d’entre nous j’ai ressenti cet immense chagrin et ce grand sentiment d’impuissance, puis de la colère, et puis enfin la peur, ce moment de panique où tu te dis que demain ça sera toi, que ta vie pourrait s’arrêter là.

À ce moment, aussi naïf que cela puisse paraitre, la première chose que je me suis dite c’est « mais je ne peux pas mourir, je n’ai pas encore fait de vitraux ! ».

Je suis restée un moment avec ça, et au lieu de me juger sur la futilité de cette pensée, je me suis mise en mouvement.

Ça fait quelques jours que je retourne tout dans mon appartement, que je trie, que je fais de la place pour arriver à installer mon atelier de vitrail.

Quand j’ai raconté à une amie cette pensée qui m’était venue à l’idée de mourir elle m’a répondu « Et bien, ça c’est une vie accomplie ».

Cette phrase a été un beau cadeau car je ne m’en étais pas aperçue moi-même.

C’est vrai, en tout cas c’est vrai en cet instant, tout peut changer très vite et je n’aurais peut-être pas dit la même chose il y a 1 mois, mais oui, si je devais mourir aujourd’hui ne pas avoir fait de vitraux serait mon seul regret.

J’aime la vie que je me suis créée, après avoir passé ces derniers mois à voyager à la recherche de la prochaine ville qui pourrait m’accueillir, j’ai enfin réalisé que c’était moi que je cherchais ou plutôt que je fuyais dans cette quête sans fin, comme si une ville/l’extérieur pouvait combler le vide que je ressentais à l’intérieur.

Aujourd’hui je me sens en paix avec moi-même et cette paix a transformé ma vision de ce qui m’entoure… si je suis bien avec moi, je suis bien n’importe où.

Pour le reste, je n’ai aucun doute que les personnes que j’aime le savent, je vis loin de ma famille mais quand nous nous retrouvons nous nous assurons de partager des moments de qualité ensemble.

Je n’ai pas d’histoires pas réglées qui laisseraient un gout d’inachevé, pas de regrets sur l’usage que je fais de mon temps, ni sur la vie que j’ai choisie de vivre jusqu’à présent.

Pendant des années j’ai remis en question mon activité, me demandant « mais à quoi ça sert ce que je fais ? Je fais des bijoux alors que le monde va mal ! »

Et depuis, la vie m’a appris qu’il n’y avait pas de chose telle que la futilité.

Je vois tous les jours ce que le beau apporte dans ma vie, sa nécessité.

Alors oui, je vais créer des jolies choses même si le monde va mal, et je continuerai de les partager avec vous, car c’est à ça que rime ma vie.

 

Avec plein d’amour <3

Marion

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